Année 2008
Réalisateur Bae Gyeong Su
Nombre d'épisodes 20
Acteurs
Kim Ji Soo: Shin Do Young
Lee Ha Na: Yoon Sa Wol
Han Jae Suk: Kim Joon Sae
Jung Gyu Woon: Cha Dong Woo
Il existe des dramas simplets, dont faire la chronique serait difficile tant il n’y a rien d’intéressant à raconter. Ou alors ça ferait une belle culture pourrie, mais dans ce cas, la tâche en revient à mes collègues. Après, il existe les dramas compliqués ou alors vraiment tordus, dont la chronique n’est pas évidente non plus, car on peut vite perdre le lecteur. Et enfin il y a les dramas exceptionnels, et cette dernière catégorie est de très loin la plus dangereuse. On a toujours peur que la chronique ne soit pas à la hauteur de son objet; c’est le cas pour Women In The Sun (aussi connu sous le nom de Sisters In Love).
Shin Do Young, présentatrice très populaire et parfaite aux yeux de tous, cache un lourd secret.
Adoptée toute jeune par un riche couple sans enfant, elle vit une enfance heureuse, jusqu'à la naissance de sa petite sœur, Ji Young. Sa mère la délaisse et montre une nette préférence pour sa fille naturelle. Les années passent et Do Young continue de souffrir en silence jusqu'au jour où, elle décide d'abandonner Ji Young, âgée de 5 ans en pleine gare de Séoul...
Ji Young rebaptisée Yoon Sa Wol, grandit donc dans un orphelinat, tandis que Do Young reprend sa vie au sein de sa famille adoptive. Mais tout bascule lorsque, vingt ans plus tard, Do Young retrouve sa sœur cadette par le plus grand des hasards...
Women In The Sun est à mi-chemin entre le mélodrame familiale, la vengeance et la romance. Mais, impossible de se méprendre, l’histoire tourne essentiellement autour de la relation de deux femmes qui seront: sœurs, amies, puis ennemies. Cependant, entre chacune de ses étapes, on aura évidemment beaucoup de surprises, de trahison, de larmes, et même quelques gifles -bien méritées-. Le récit est d’une cruauté déconcertante, chaque personnage connait les faiblesses de ses rivaux, et «tape» là où ça fait le plus mal. Mais je n’en dit pas plus. Je ne veux pas m’aventurer dans les détails, au risque de vous gâcher le plaisir de découvrir cet univers déchirant.
Je resterai donc ici, assez superficielle en ce qui concerne l’histoire en elle-même et me focaliserai sur le reste. Mais je tiens néanmoins à préciser que l’histoire est bien menée, réaliste (même si quelques coïncidences m’ont parfois fait lever les yeux au ciel), mais surtout intense. Elle avance lentement, et ce n’est pas plus mal: ce serait émotionnellement difficile (et décevant) de devoir tout encaisser en une poignée d’épisodes.
Venons-en à présent aux personnages et à leurs interprètes, qui hissent remarquablement ce drama au dessus de la plupart des mélodrames coréens. Gardons le meilleur pour la fin: commençons par les hommes -je vois déjà Ema bondir de sa chaise «comment ça, les hommes sont moins intéressants que les femmes?»-.
Oui, parce qu’il faut savoir que même si Women In The Sun est avant tout un drama parlant de relations fraternelles, la romance détient une place importante. Franchement, quelle meilleure idée que de se faire souffrir par homme interposé? Et une fois de plus, le drama se démarque: on n’a pas un homme pour deux femmes -et vas-y qu’on joue au ping-pong avec-, mais deux hommes pour deux femmes.
Dong Woo
Le premier, Cha Dong Woo (joué par Jung Gyu Woon) en recherchant son premier amour (une orpheline prénommée Sa Wol), devient l’innocent déclencheur de toute l’histoire. Son personnage est un peu trop naïf à mon gout: aveuglé par l’amour il ne veut pas forcement aller chercher plus loin. Mais, ne déterrant pas constamment les événements du passé, il apporte une touche de légèreté au drama, qui est la bienvenue.
Joon Sae
Quant à Han Jae Suk, il interprète Kim Joon Sae, le fiancé de Shin Do Young. Tout comme elle, sa vie professionnelle est couronnée de succès; il est vif d’esprit et ne tardera pas à comprendre que tout ne tourne pas aussi rond qu’il l’avait imaginé. C’est quelqu’un de responsable, qui n’agit pas sans avoir par avance peser toutes les conséquences des ses (ou ceux des autres) actes. Son personnage et son jeu d’acteur m’ont tous deux scotchés.
Sa Wol et Do Young
Lee Ha Na a été judicieusement choisie pour incarner Yoon Sa Wol, une jeune fille combattante et positive. J’avais découvert cette actrice dans Alone In Love où son jeu m’avait éblouit, et cette fois encore elle m’a coupé le souffle. Au fil du drama on assiste à sa métamorphose: d’une une femme heureuse d’apparence, à une femme vraiment malheureuse, à la recherche de la vérité. Et croyez-moi, une Lee Ha Na enragée et avide de vengeance, c’est effrayant, mais incroyable! Enfin, elle met en avant pour Women In The Sun, ses incontestables talents de chanteuse.
Pour finir, Kim Ji Soo endosse le rôle difficile de Shin Do Young. Elle s’avère stupéfiante, bluffante, ... bref, résumons cette liste sans fin au seul adjectif qui pourrait la qualifier: parfaite. Elle m’a fait passer par toutes les émotions possibles: pitié, tendresse, haine, compassion… Son visage de marbre et sa coupe de cheveux stricte collent parfaitement à son personnage, froid et imperturbable. Mais en vérité, c’est une femme sensible et faible qui ne désire qu’une seule chose: l’amour de sa mère. Au fil des épisodes, on la voit mourir à petit feu, consumée par les remords et les mensonges de plus en plus nombreux.
Je pourrais faire des tonnes de compliments sur ces deux actrices, mais cela ne ferait pas beaucoup avancer le schmilblick. Sachez juste que j’ai été impressionnée, et que je me ferais une joie de profiter de leurs talents dans d’autres séries.
Do Young et sa mère qui la déteste
En ce qui concerne les personnages secondaires, certains tiennent un rôle décisif dans l’avancement de l’histoire. Je pense surtout au camp desdépressifs-rancuniersdans lequel figurent un «méchant» qui veut du mal à Do Young -comme si elle n’avait pas assez de problèmes- et qui passe ¾ du drama torse-nu, et à la mère des deux sœurs, ravagée par la disparition de sa cadette, et vouant une haine sans limite à son aînée. Mais nous avons aussi le camp des rayons-de-soleil parmi lequel on a les collègues de Do Young que j’ai adorés, et la meilleure amie de Sa Wol (présente également dans Alone In Love). Ces derniers détendent l’atmosphère suffocante de la série. Merci à eux!
Les collègues géniaux!!
Une petite partie du drama se déroule dans le passé, mais à la différence de dramas récents, ce passages ne sont pas condensés en deux/trois épisodes d’ouverture. J’ai beaucoup apprécié découvrir tout au long des épisodes, des bribes de l’histoire de chacune des deux sœurs, sous forme de flashback. Ces retours en arrières nous permettent de mieux cerné chaque personnage, de se mettre entièrement à leur place et de comprendre leurs agissements. Cela nous permet également d’imaginer de quelle manière ils ont pu vivre et évoluer durant ces 20 années séparant l’abandon et les «retrouvailles».
Un autre point fort du drama est d’entretenir le suspens jusqu’au bout. Honnêtement, après quelques épisodes je m’étais faite ma propre idée de la fin, puis au fur et à mesure, celle-ci a changé, pour finalement être agréablement trompée. Le scénariste nous mène par le bout du nez tout du long, et on se prend au jeu!
Quant à la réalisation: du bon et du moins bon. La musique est habilement choisie, elle est prenante et colle parfaitement au contexte. Ah… les OST violon + synthé, je ne m’en lasse pas! Par contre, j’ai tiqué sur plusieurs plans de caméra un peu trop zoomés à mon goût. Ok, les acteurs sont excellents, et leurs expressions faciales de près sont stupéfiantes. Mais quand c’est trop près, et que ça bouge, si notre estomac fait des petits bonds, ce n’est pas seulement à cause des émotions… -faut préparer le sceau, à côté des mouchoirs-
Je suis du genre à dévorer un livre en deux jours, et tant pis si je ne pas fais durer le plaisir. Par contre, les dramas, j’aime bien laisser trainer un peu (étaler le visionnage sur une ou deux semaines quoi!). Mais là, avec Women In The Sun je n’ai pas pu. J’étais littéralement happée par l’histoire. J’ai enchainé les épisodes comme des Kinder! (certaines me comprendront), et avant même de m’en apercevoir, je lançais le vingtième. Et Bon Dieu, j’ai pleuré durant ce dernier épisode. Moi! Pleuré! Vous vous rendez compte? Le seul drama qui avait réussi à m’arracher quelques larmes était «Scent of a woman», donc c’est pour dire…
Je sais que chacun d’entre nous a une longue liste intitulée «dramas à regarder». Le meilleur conseil que je puisse vous donner n’est pas simplement d’ajouter Women In The Sun à cette liste, mais de le mettre tout en haut! Si, bien sûr, les mélodrames ne vous font pas peur!!
Note globale: 16.5/20
Sephi